Recherche-action

Le volet recherche-action de la Chaire ISNoV vise à générer :

  • Un processus d’échange et d’hybridation des savoirs expérientiels et académiques, issus de différentes cultures, destiné à doter les participants de l’IS de moyens d’amélioration, voire de changement de leurs pratiques professionnelles, pour une réduction accrue des processus violents et une diffusion des pratiques d’intervention humanisantes ;
  • Une modalité de co-construction – des savoirs et des pratiques – située et contextualisée socialement, orientant la recherche vers l’action et ramenant l’action vers des considérations de recherche, cela pour établir des relations de coopération et d’enrichissement/éducation mutuels.

Les points de réflexion et d’action portent sur :

  • Les facteurs et risques de violence relationnelle dans l’IS et dans l’accompagnement social des publics, y compris dans les IS en réseaux ;
  • Les facteurs de cristallisation et de désamorçage des équations de violences – au sein des groupes ou chez les individus – en situation d’intervention sociale ;
  • Les facteurs de surgissement et de résorption de violences des publics dirigés directement contre les intervenants sociaux ;
  • L’effet des pratiques de médiations et d’actions socio-culturelles dans la réduction des violences sociales et des vulnérabilités de populations ;
  • Les enjeux et modalités d’une promotion efficace et opérationnelle de la non-violence et ses approches affinitaires (care, bientraitance, etc.) par les acteurs et au sein du champ professionnel de l’IS.

Pour ce faire, les axes de travail suivants mobiliseront, dans une perspective pluridisciplinaire, les contributions diversifiées des partenaires, à la croisée de la recherche universitaire et des analyses professionnelles. Il est entendu que les ajustements de la recherche-action s’effectueront au fil des échanges et des années d’existence de la chaire.

1er axe : Agir socioculturellement sur la violence avec les populations

  • Expériences et/ou recherches relatifs à la médiation sociale ;
  • Actions de sensibilisation ou de lutte contre certaines violences spécifiques (racistes, homophobes, conjugales, familiales, migratoires, éducatives, etc.) ;
  • Utilisations de certaines pratiques sportives, artistiques et culturelles (musique, théâtre, jeu de rôle, street art, ateliers d’écriture…) pour dénoncer l’inacceptable, canaliser la violence ou en réduire les « passages à l’acte », etc.
  • Projets d’approche critique des médias permettant d’en déconstruire les propagations violentes ;
  • Apprentissages des modalités pacifiques de débat et de discussion ;
  • Apports des contributions socioculturelles pour le développement d’une culture de la paix et d’une éducation populaire à celle-ci ;
  • Exemples d’interventions civiles de paix en lien direct avec les problématiques de l’IS ;
  • Etc.

2ème axe : Face à la violence, quels risques psycho-sociaux et quelles stratégies pour les professionnels ?

  • Dans le champ social et socioculturel, comment sont prises en compte et gérées institutionnellement les situations de violence ?
  • Qu’en disent les professionnels (animateurs, directeurs de structure, travailleurs et intervenants sociaux…), quelles sont leurs perceptions et analyses ?
  • Comment ne pas glisser vers une logique « sécuritaire » diffuse, au prisme de laquelle les publics se verraient réduits à des sources de danger potentiel ?
  • Quels dispositifs et stratégies sont collectivement mis en place pour faire face à la violence ?
  • Comment les événements violents sont-ils « repris » collectivement dans des espaces réflexifs professionnels ?
  • Quelles médiations (relationnelles, sociales, internationales, administratives, juridiques, spatiales, éthiques…) sont mobilisées pour (re)trouver une capacité de réflexion, de résilience, d’action et de prévention en interne ?
  • Quels soutiens, relais, suivis et dispositifs d’accompagnement peuvent être mobilisés (le sont-ils, et si oui comment ?) ?
  • Comment cette question des violences professionnelles est-elle intégrée au projet et aux discussions d’équipe ?
  • Comment agir sur d’éventuels dysfonctionnements d’organisation ou de comportement ?
  • En bref, quelles peuvent être les différentes façons d’anticiper et de répondre aux situations de violence vécues par les travailleurs sociaux et socioculturels, mais aussi, par exemple, de développer une culture du care susceptible de soutenir ces derniers ?
  • Quel corpus de bonnes pratiques peut-on construire à partir de cet état des lieux et en quoi peut-il faire avancer les recherches en sciences humaines et sociales sur le sujet ?

3ème axe : La compétence « non-violente », un enjeu dans la formation ?